Yvonne naît en 1885 à Paris, au sein d’une famille noble. Elle est la fille d’un administrateur de la Marine, Pierre Toussaint de Quièvrecourt et de Gabrielle Bossey.

Juin 1905, Henri Fournier, 19 ans, la rencontre à la sortie d’un Salon au Grand Palais. L’ayant suivie tout au long du Cours-la-Reine, puis sur un bateau-mouche jusqu’à l’immeuble habité par Yvonne lors de ses séjours à Paris, il ne cesse de la guetter sous ses fenêtres les jours suivants.

La veille de la Pentecôte, la jeune fille, postée derrière une fenêtre, l’aperçoit,
soulève le rideau et lui sourit. S’enhardissant le dimanche matin au moment où Yvonne
sort de chez elle pour aller à la messe, il lui murmure au passage « Vous êtes belle », la suit
jusqu’à Saint-Germain-des-Prés et, à la sortie de l’office, l’aborde, la prie de lui pardonner et
entame avec elle une conversation à laquelle Mlle de Quiévrecourt met fin par un constat
mélancolique : « Nous sommes des enfants, nous avons fait une folie ! ».

Cette phrase est reprise textuellement dans le chapitre XV du Grand Meaulnes, intitulé « La Rencontre ».

Henri apprend qu’Yvonne est fiancée ; elle se marie l’hiver suivant avec un médecin de la marine, nommé Brochet. Elle le suit à Brest, Rochefort et Toulon. Ensemble, ils ont 2 enfants : Yvonne et Maurice.

En 1913, Henri revoit Yvonne. Il a au préalable, une longue conversation avec Jeanne de
Quiévrecourt (la sœur d’Yvonne) : « Je sais maintenant que la jeune femme a deux petits enfants. J’ai sangloté tout le soir dans ma chambre », (lettre du 2 mai 1913, datée de Rochefort).

Yvonne ignore tout du projet de roman, où l’auteur fait d’Yvonne de Quièvrecourt la protagoniste du Grand Meaulnes. Si elle est le modèle de ce personnage central, ses traits de caractère sont presque entièrement imaginés par Alain-Fournier, qui connaît à peine la jeune femme…

Alain-Fournier meurt au combat en septembre 1914 ; Yvonne, 50 ans plus tard…