#100ansavant1900 n°28

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Sources cohérentes

Dans la Presse

L’Echo Nogentais raconte en ces termes, une visite faite à Mme veuve Thévenon, centenaire qui habite la commune d’Avant-lès-Marcilly :

Aussitôt qu’elle fut prévenue de l’arrivée des deux visiteurs, Mme veuve Thévenon (c’est le nom de cette brave et digne aïeule) — par un reste de coquetterie inhérente à tout âge chez la fqmme — fit signe à sa fille, l’excellente Mme, Parizot, qui l’entoure de soins continuels, de lui rajuster sa toilette, et de suite, on lissa ses bandeaux, on la coiffa de sa plus belle capeline ruchée, et on lui demanda de vouloir bien chanter un couplet sur le mariage, ainsi conçu :

On voudrait bien me marié,
Ça n’est pas ma volonté,
Le ménage est trop gênant
Et embrassant (bis),
On a des peines, on n’vit qu’en languissant
Dans l’ménage a présent.

que la bonne maman entonna avec beaucoup d’entrain et dé gaîté légèrement malicieuse, soulignant avec intention les pointes et les mots à effet du couplet qu’elle chantait. Une des deux personnes qui étaient venues la voir, étant sortie pendant qu’elle débitait son premier couplet, à sa rentrée, sur le désir qui lui en fut exprimé, elle s’exécuta de la meilleure grâce du monde et rechanta le même couplet qui eut les honneurs du bis.

Pendant toute cette entrevue, la vénérable centenaire montra la plus grande présence d’esprit. Un des assistants lui ayant dit que sa vieillesse prolongée était l’indice certain d’une vie rangée, morale, laborieuse, bien réglée, elle parut flattée de ces paroles. Elle remercia son interlocuteur ajouta qu’en effet, elle avait toujours eu dés habitudes de frugalité, et avait évité les excès de tout genre.

Malgré son grand âge, Mme veuve Thévenon a le visage moins ridé que certains vieillards plus jeune qu’elle. Elle a l’oeil bien ouvert, le regard perçant, énergique même. Elle est vigoureusement charpentée ; on sentque sa constitution était d’une solidité exceptionnelle pour avoir aussi vaillamment supporté les épreuves d’une vie si longue et si laborieuse.

« Je suis plus que centenaire maintenant, » a-t-elle dit à ceux qui l’entouraient. Combien ai-je en plus de mes cent ans ? Il a fallu que ses enfants ajoutassent : « Vous avez cent ans et un mois.

En raison de sa longévité, la respectable centenaire de Tremblay, commune d’Avant-lès-Marcilly, méritera d’être mentionnée à part sur les registres de l’état-civil de cette commune et d’occuper une place privilégiée dans les annales et les chroniques particulières du département de l’Aube. Pour fournir aux chroniqueurs à venir des éléments précis d’information, il est bon de redresser dès à présent, quelques erreurs commises récemment à l’endroit de la doyenne de notre contrée. Elle se nomme Hélène Bossuat. Elle a aujourd’hui cent ans et cinq semaines. Elle a été mariée en premières noces à Louis-Siméon Lemâle, décédé dans le courant de janvier 1815. En secondes noces, elle épousa M. Thévenon, officier sous le premier empire, qui, après avoir obtenu sa retraite sous Louis XVIII, fut depuis nommé adjudant major de la garde nationale du canton de Marcilly-le-Hayer.
Depuis le décès de M. Thévenon, survenu le 2 juillet 1852, Hélène Bossuat est veuve pour la deuxième fois.
De son premier mariage, elle a deux enfants encore vivants, qui la soignent, la logent et la nourrissent tour à tour avec la plus louable émulation : M. Louis Lemâle et Mme Parizot, née Lemâle, épouse de M. Parizot, charron à Tremblay. C’est chez ces derniers qu’elle habite en ce moment.


Sur Retronews → L’Avenir Républicain 1877-01-13

A l'état-civil
Avec sa famille sur :

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