Née en 1874 à Segré dans le Maine-et-Loire, Antoinette arrive peu de temps après sa naissance à Rouen. Son père Eugène de Bergevin né en 1822 à Fort-de-France est receveur de l’enregistrement. Il épouse Émilie Joséphine Aubry, née en 1835 à Marie-Galante. Parmi ses aïeux, on notera un arrière-grand-père, Pierre Marie Bergevin, guillotiné en 1794 à Brest et un autre, Joseph Vernier, quartier-maître au régiment de Guadeloupe, Chevalier de Saint Louis.
Antoinette commence à publier dès l’âge de 18 ans pour la Bibliothèque morale de la jeunesse. Ses romans, écrits sous le pseudonyme Colette Yver, parlent de la place des femmes dans la société. Pour Antoinette, la jeune fille doit être préparée à affronter la vie comme un jeune garçon et recevoir un enseignement identique pour prétendre aux mêmes carrières. Indulgente envers les femmes émancipées, Antoinette signe toutefois de nombreux romans antiféministes et se positionne contre le vote des femmes (cf. article plus bas). Les femmes doivent, selon elle, savoir abandonner une telle existence et devenir compagne et gardienne du foyer…
Elle reçoit le Prix Fémina pour « Princesses de science » en 1907 et entre au jury de ce prix en 1913. Elle en sera longtemps la doyenne, jusqu’en 1951. En 1917, elle fait son entrée à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. En 1931, elle est faite Chevalier de Légion d’honneur.
Antoinette épouse Auguste Huzard, traducteur, en 1903 à Rouen. Le couple n’a pas d’enfants et le mari meurt en 1911. Antoinette ne se remarie pas et porte dès lors un voile noir. L’écrivain a une sœur professeure de français et conteuse pour le Journal de Rouen (Marguerite) et un frère peintre (Édouard).
Bizarres, ces contradictions! Quant à la critique d’J. Ernest-Charles, elle est surprenante et finalement drôle, bien que son point de vue sur els femmes soit totalement inacceptable 🙂