Marguerite naît en 1860 au Cros, commune de Château-l’Évêque, en Dordogne. Elle est la fille de Joseph Eymery, militaire de carrière humilié par la défaite de la France en 1870 et de Marie Gabrielle Feytaud issue d’une riche famille périgourdine. Elle passe son enfance à dévorer les livres de la bibliothèque familiale. Ses premiers écrits, principalement des contes, paraissent dans la presse locale dès 1877. A 18 ans, elle quitte le Périgord et s’installe à Paris avec sa mère pour devenir « homme de lettres ».
En 1880, elle publie son premier roman, Monsieur de la nouveauté. L’histoire se passe dans les grands magasins parisiens et l’intrigue est typiquement naturaliste (ouvrier sombrant dans l’alcoolisme, la brutalité et la prostitution)… Une copie du Bonheur des dames de Zola ? Impossible le roman est publié trois ans auparavant.
Comme de nombreux romanciers, elle ne signe pas de son nom mais sous un pseudonyme Rachilde, tiré d’un gentilhomme suédois du 16e siècle.
Elle écrit une soixantaine de romans, ainsi que des nouvelles et des pièces de théâtre. Elle doit principalement sa notoriété à Monsieur Vénus, qu’elle publie en 1884. Dans le monde littéraire, elle appartient au mouvement décadent. Elle est « Madame Baudelaire » pour certains ou « Reine des décadences » pour d’autres. La jeune femme obtient auprès de la préfecture de Paris, l’autorisation de s’habiller en homme, chose rare à cette époque.
En 1889, elle épouse Alfred Vallette, typographe, et fonde avec lui le « Mercure de France« , en 1890. Dans ce journal, elle devient critique littéraire. Sa plume est des plus acerbes envers Emile Zola, chef de file des naturalistes, tant pour ses romans que pour sa position dans l’affaire Dreyfus (voir une critique plus bas). Elle anime également l’un des salons littéraires les plus en vue de la capitale, les « mardis » du Mercure.
En 1914, son activité littéraire est considérablement freinée par la guerre. Jamais elle ne retrouvera la gloire passée…
En 1924, elle est promue au rang de Chevalier de la Légion d’honneur, puis Officier en 1949.
Marguerite décède en 1953, à l’âge de 93 ans, oubliée du monde littéraire…