En 1889, elle expose son tableau « L’Homme est en mer » au Salon de Paris. Quelques mois plus tard, Vincent Van Gogh exécute une reproduction de ce tableau :
Critique de Georges Lafenestre dans Le Salon de 1889 (Gallica) :
« Dans l’ Homme est en mer, madame Virginie Demont-Breton, suivant avec résolution la voie qu’elle a choisie, s’est efforcée d’unir la vérité de l’observation, la beauté de la forme, la simplicité et la force de l’expression dans une seule figure de grandeur naturelle. Tandis que l’homme est en mer, la femme est restée seule avec son nouveau-né dans la petite maison. L’heure s’avance, les barques ne sont pas revenues, le vent sans doute hurle au dehors, éveillant sous les fronts les souvenirs lugubres et les tristes pressentiments ; la ménagère, jeune et belle, se laisse aller à ses pensées inquiètes, en chauffant les pieds de son marmot endormi sur ses genoux aux dernières flammes du tison qui agonise. Assise, au coin de la haute cheminée, la tête appuyée au mur, elle n’est éclairée, dans
son attitude mélancolique, que par la lueur de ce maigre feu. Apeine distingue-t-on, derrière elle, son dévidoir et quelques filets suspendus à la muraille nue. Cette mystérieuse rareté de la lumière augmente l’impression de silence, de solitude, d’abandon qu’on éprouve, à l’abord, devant cette épouse rêveuse. Madame Demont-Breton a conduit avec une grande sûreté de main, le mouvement délicat des nuances lumineuses autour des formes, sans rien retirer
à ces formes de leur précision ni de leur solidité. Sa peinture est aussi bonne par l’exécution que par la conception et comptera sans doute, dans son œuvre déjà important, comme une de ses meilleures inspirations. «